TINSLEY ELLIS: Devil May Care (2022)
Tinsley Ellis est un guitariste natif d’Atlanta en Géorgie. Dans sa jeunesse, il assiste à un concert de BB King au premier rang. Le bluesman casse une corde pendant le show. Il la change tout en continuant de jouer et la donne en souvenir au jeune Tinsley (qui la possède encore aujourd’hui). La vie du jeune homme va basculer. Il jouera le blues mais avec des sonorités bien particulières, inhérentes aux musiciens sudistes. Au cours de sa carrière, il a partagé la scène avec des légendes comme Stevie Ray Vaughan, Otis Rush, Albert Collins, Budy Guy ou les mecs de l’Allman Brothers Band. Parlant du célèbre groupe de Macon, son influence se fait sentir sur certains titres du nouvel album de Tinsley comme « One less reason » (un titre bluesy mid tempo avec un super solo de guitare et des six-cordes en harmonie), le blues-rock « Right down the rain », la ballade mélodique country-soul « Just like rain » (avec une guitare rappelant Dickey Betts) ou « One last ride » (ambiance sudiste garantie avec des guitares harmonisées dès l’intro). Dans un autre registre, on peut également mentionner la belle ballade soul-blues « Don’t bury our love », le solo de gratte impressionnant du rhythm’n’blues cuivré « Beat the devil » et le blues-rock rapide « 28 days » (et sa guitare déchaînée en mode wah wah). Pour finir, « Slow train to hell » rappelle très fortement le « Blue jean blues » de ZZ Top tant par le tempo que par les accords choisis. Ça ressemblerait presque à de la copie conforme sans la présence de deux accords supplémentaires. Mais Tinsley se fait largement pardonner avec sa guitare pleine de feeling. Et puis, ça reste une superbe chanson. Sur tous ces morceaux, Tinsley Ellis sonne comme seuls les guitaristes du Sud savent le faire et … personne n’y trouvera rien à redire. « Southern music is great ! »
Olivier Aubry